L’Autorité de la concurrence a autorisé a posteriori le rachat de 25 magasins sous enseigne Casino par son concurrent Carrefour, le deuxième distributeur en France, derrière Leclerc. Sous réserve toutefois que Carrefour dernier cède deux points de vente situés à Argenteuil (Val-d’Oise) et dans le deuxième arrondissement de Paris.
L’instance, notamment chargée de s’assurer que la concurrence entre les distributeurs n’est pas trop faible au niveau local, avait avalisé fin novembre la reprise de 200 magasins Casino par un autre distributeur, Les Mousquetaires/Intermarché, à condition que celui-ci en cède onze. Casino avait dû vendre en début d’année la quasi-totalité de ses grands magasins en raison d’une situation financière devenue intenable.
Un autre de ses concurrents, Auchan, a racheté une centaine de magasins et l’avis de l’Autorité de la concurrence concernant cette opération n’a pas encore été annoncé. En outre, Carrefour a racheté cette année les enseignes Cora et Match, ce qui devra aussi faire l’objet d’une autorisation de l’Autorité de la concurrence, attendue en début d’année 2025.
Les plupart des magasins ont déjà changé d’enseigne
Toutes ces opérations avaient pu être menées sans attendre les décisions finales de l’Autorité de la concurrence, grâce à une « dérogation à effet suspensif » accordée par cette dernière « afin de tenir compte de la situation économique difficile des magasins ». Les magasins concernés ont donc en règle générale déjà changé d’enseigne.
« Dans la très grande majorité des zones examinées où Carrefour disposait déjà de magasins, l’Autorité a écarté tout risque d’atteinte à la concurrence », à l’exception des zones où Carrefour s’est engagé à céder des magasins.
Sans cela, l’autorité chargée du contrôle des concentrations craignait un « appauvrissement de la diversité de l’offre, de la qualité du service ou une augmentation des prix au détriment des consommateurs » dans ces zones de chalandise.
3 000 emplois menacés selon les syndicats
Casino comptait encore 200 000 salariés dans le monde fin 2022, dont 50 000 en France. Mais il avait grossi en s’endettant et, après avoir multiplié les cessions, il a dû restructurer sa dette dans d’importantes proportions.
Le premier actionnaire et précédent dirigeant Jean-Charles Naouri avait alors dû passer la main et laisser le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et ses alliés prendre le contrôle du groupe.
Le distributeur, recentré autour d’enseignes de magasins plus petits, Franprix, Vival, Monoprix ou Spar, emploie aujourd’hui moins de 30 000 personnes avant même un plan social en cours de discussion et qui menace aux alentours de 3 000 emplois selon les syndicats.