La colère persiste, à la veille de la conférence de presse de Gabriel Attal et de possibles nouvelles annonces et à quelques jours du Salon de l’agriculture à Paris. Les syndicats agricoles ont fait passer leurs revendications et il faut désormais que s’ouvre « le temps de la décision politique », a déclaré mardi le patron du syndicat majoritaire FNSEA Arnaud Rousseau, après une rencontre avec Emmanuel Macron. « Les attentes sont très fortes », a-t-il indiqué à quelques journalistes.
Pour maintenir la pression jusqu’au bout, la FNSEA et son allié syndical les Jeunes agriculteurs (JA) ont prévu à Paris vendredi soir un « cortège » d’agriculteurs emmenés par quelques tracteurs et se terminant devant les portes du salon. Les détails ne sont pas encore fixés et le nombre de manifestants est encore incertain, mais il est prévu qu’au moins une partie d’entre eux restent sur place toute la nuit, a précisé à l’AFP le secrétaire général de la FNSEA, Hervé Lapie.
Ce mardi, plusieurs manifestations et « opérations de contrôle » dans des supermarchés ont eu lieu un peu partout en France. D’autres sont prévues dans les prochains jours avec l’annonce de nouveaux blocages. Dans le Tarn-et-Garonne, des agriculteurs de la FDSEA et des JO ont recommencé ce mardi à bloquer l’autoroute A62 entre Agen (Lot-et-Garonne) et Montauban (Tarn-et-Garonne), contraignant une fermeture des voies sur plusieurs dizaines de kilomètres.
« On considère que notre travail est fait et qu’on a mis dans les mains des pouvoirs publics les éléments très clairs, très cadrés de ce qu’on attend », a souligné Arnaud Rousseau ce mardi. La situation est désormais « dans les mains du président de la République. C’est maintenant à lui d’exercer son autorité », a-t-il ajouté, en précisant que le chef de l’État ne leur avait pas fait d’annonce mardi.
Macron attendu au tournant
Pour le président des Jeunes agriculteurs, Arnaud Gaillot, reçu séparément par Emmanuel Macron mardi, le président s’est montré « à l’écoute ». « Vous dire ce qu’il en aura retenu et ce qu’il en fera, je vous donne rendez-vous samedi (le président doit inaugurer le Salon de l’agriculture) pour voir ce qu’il annoncera potentiellement », a-t-il indiqué.
« Si les annonces ne sont pas au rendez-vous, s’il n’y a pas le compte, on dira sur tel point il n’y a pas le compte. Mais je n’imagine pas qu’avec le travail qu’on ait fait, il y a une surdité de cette nature », a affirmé Arnaud Rousseau, en affirmant que la visite d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture ne pouvait pas être une simple déambulation.
Le Premier ministre Gabriel Attal – qui s’est dit prêt à un débat sur le sujet avec Marine Le Pen – doit également s’exprimer mercredi matin lors d’une conférence de presse dédiée à la crise agricole, avant le Conseil des ministres, notamment pour détailler le contenu du projet de loi d’orientation agricole.