Le stade Charléty à Paris, la cité universitaire… Special Olympics, l’association qui organise en France la pratique sportive des personnes souffrant de handicap mental, sort les petits plats ce jeudi, à l’occasion de la visite de la commission technique d’évaluation.
Sept mois après avoir vibré au rythme des Jeux paralympiques, Paris espère obtenir la tenue de la coupe internationale de football unifié, en 2026. L’enjeu est de taille car, bien que l’événement, organisé tous les 4 ans (la précédente édition avait eu lieu à Détroit, aux États-Unis) soit un peu plus confidentiel que les Jeux paralympiques, il pourrait participer au changement de regard sur le handicap, engagé en France ces dernières années grâce à Paris 2024.
« Notre mouvement Special Olympics, assez puissant à l’international (NDLR : il a été créé par Eunice Kennedy, la sœur de JFK, pour promouvoir l’inclusion par le sport, touche 187 pays et est membre associé du comité international olympique) est en train de se structurer en France et, afin de poursuivre son évolution et nous ouvrir au mouvement sportif, nous souhaitons organiser cet événement », souligne Julien Collette, Directeur Général de Special Olympics France, une association reconnue d’utilité publique parrainée par l’ancien nageur, Alain Bernard.
« Les jeunes qui participent à ce type de tournois font des progrès considérables »
La coupe internationale de football unifié réunit, à parité, des joueurs en situation de handicap intellectuel et des personnes non handicapée (les « partenaires unifiées » dans le jargon de Special Olympics). Le dossier de candidature français a officiellement été déposé le 31 mars, la décision sera prise mi-mai. Il prévoit un hébergement des délégations sur le campus de la Cité universitaire, comme ce fut le cas lorsque la France avait organisé les Championnats du monde d’athlétisme en 2003.
Les tournois, masculin et féminin, rassemblent au total 24 équipes. Special Olympics France souhaite organiser les rencontres, du 2 au 12 juillet 2026, au stade Charléty et sur les terrains annexes, avec comme club support, le Paris FC, en passe d’accéder à la Ligue 1. C’est lui qui, via son centre de formation, sera chargé de sélectionner des joueuses et des joueurs, âgés entre 16 et 20 ans, afin de constituer les deux équipes de France.
« Les jeunes qui participent à ce type de tournois font, en 15 jours, des progrès considérables en termes d’expression et de sociabilité, constate Julien Collette (l’association organise également des Jeux mondiaux d’été et d’hiver, tous les 4 ans). Dans le dossier de candidature, l’accent est aussi mis sur le potentiel héritage que laisseront ces rencontres, entièrement gratuites.
Créer un événement inclusif
« Avec la ville de Paris, la Fédération française de football, les Ministères et le PFC, nous avons monté un dossier pour montrer que, dans la dynamique des Jeux de Paris 2024, on pouvait créer un événement inclusif pour les personnes en situation de handicap intellectuel, poursuit Julien Collette. Si on a la chance d’organiser cet événement, ce sera un vrai point de départ pour faire entrer le football inclusif dans les clubs de foot amateur et dans les écoles. Nous devons offrir à tous la possibilité de participer à des activités physiques et l’occasion de mieux s’inclure dans notre société. »
Actuellement, l’activité physique, malgré tout pas toujours présente, se pratique essentiellement dans les instituts médicaux éducatifs (IME). Plus rarement dans les clubs. « Cet événement est l’occasion de mettre en évidence les politiques inclusives », poursuit le Directeur général. Plusieurs partenaires publics et privés ont déjà fait part de leur intérêt afin de participer au budget d’organisation.
« On défend une cause qui rassemble, note Julien Collette. On ne veut pas démontrer que la France est capable d’organiser des événements sportifs, mais montrer que notre mouvement peut être fédérateur d’énergies, au service de l’inclusion. »