Il ne l’avait jusque-là jamais dit. Le maire PS de Rouen (Seine-Maritime) Nicolas Mayer-Rossignol a annoncé ce mercredi dans un entretien à France 3 Normandie se battre contre un cancer de la vessie diagnostiqué pour la première fois début 2022. « Ça a été un choc pour moi, une surprise, parce que ce sont des cancers qui touchent plutôt des gens plus âgés, qui fument ou qui ont été exposés à des hydrocarbures. Ce n’est pas particulièrement mon cas, et je ne suis pas fumeur », a déclaré celui qui est aussi numéro 2 du PS.
« J’ai fait un premier traitement immunothérapeutique. Après une première récidive, j’ai été réopéré en avril 2023. J’ai encore fait un traitement. Et puis j’ai été opéré de nouveau pour une deuxième récidive en juin 2024. Je suis en train de finir mon traitement », a-t-il ajouté auprès de la télévision locale.
Il a précisé que son cancer était peu avancé, sans métastases, mais « de haut grade, c’est-à-dire que les cellules sont très agressives », expliquant les récidives. « Je vais très bien mais bien sûr ça nécessite un suivi », a-t-il ajouté en excluant de remettre en cause son « engagement dans la vie professionnelle et dans la vie publique, ni [son] mandat de maire ».
« C’est un sujet tabou »
Interrogé sur les raisons de ces révélations ce mercredi, Nicolas Mayer-Rossignol affirme vouloir parler de ce « sujet tabou ». « Quand on a une maladie, on a le sentiment d’être à part, isolé, que l’on n’est tout d’un coup plus un être humain comme les autres. Alors qu’au contraire, il faut en parler », a-t-il déclaré à France 3 Normandie. Selon la fondation pour la recherche pour le cancer, plus de 430 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en France en 2023.
« Est-ce que la maladie m’a conduit à baisser la voilure ? Ou à moins travailler ? Ou à moins m’engager ? Ou à être moins présent ? Non seulement, non, mais c’est même le contraire », a-t-il dit. « Au-delà de (s)a situation personnelle », il souligne sa « volonté d’agir afin que ces enjeux soient mieux compris ».
Celui qui est aussi président de la métropole de Rouen compte également mettre en place un plan pour les agents de sa métropole atteints de cancer, précise France Bleu Normandie. Cela intervient en plein « Movember », « le mois de sensibilisation au dépistage des cancers masculins » selon la fondation pour la recherche pour le cancer.
Selon le maire de Rouen, son cancer « n’est pas d’origine génétique », soulignant les « origines environnementales » de cette maladie, c’est-à-dire en lien avec « la qualité de l’air, la qualité de l’alimentation, la qualité de l’eau ». « Juste un chiffre. Le cancer que j’ai, il y en a 5 fois plus en Seine-Maritime qu’en France, en moyenne nationale. » « Je me bats afin d’améliorer la qualité de vie dans notre agglomération », a-t-il assuré.