C’est un message d’un membre de gouvernement pour son futur homologue. Le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian a félicité ce mercredi le milliardaire Elon Musk pour sa nomination à la tête d’un ministère de l’ « efficacité gouvernementale » dans la future administration Trump. « Félicitations pour avoir accepté ce grand défi », a salué Guillaume Kasbarian sur le réseau social X (ex-Twitter), propriété d’Elon Musk.
Le richissime patron de Tesla, Space X et X, soutien inconditionnel de Trump pendant la campagne, a été désigné par le président élu des États-Unis à la tête de ce ministère nouvellement créé pour « démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales », a déclaré le président élu dans un communiqué.
Dans son message en anglais, Guillaume Kasbarian affirme avoir « hâte de partager (avec Elon Musk) les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie, réduire la paperasserie et repenser les organisations publiques afin d’améliorer l’efficacité des fonctionnaires ».
« Le Elon Musk français »
De quoi provoquer la colère et l’ironie des oppositions de gauche. « Ministre de la trumpisation de la fonction publique ? », a ainsi écrit sur X Boris Vallaud, le chef des députés PS. « On pensait que le trumpisme en France se limitait à l’extrême droite. On se trompait. Nous avons G. Kasbarian, le Elon Musk français sans l’électricité », a appuyé sur X le premier secrétaire du parti Olivier Faure.
« Kasbarian, ministre de la honte », a pour sa part taclé le député LFI et coordinateur du parti Manuel Bompard sur X. « Kasbarian en pâmoison devant Musk, ministre de Trump. Le macronisme se dissout dans le trumpisme. Pauvres fonctionnaires français qui doivent subir pareil ministre », a également taclé le sénateur de Paris et porte-parole du Parti communiste français (PCF) Ian Brossat sur X.
« Un ministre français félicite, en anglais, Elon Musk pour sa nomination dans l’administration Trump. Il avoue fièrement partager les mêmes objectifs d’affaiblissement des services publics. Jusqu’où ce gouvernement ira-t-il dans son humiliation de la France ? », a réagi la députée la France insoumise (LFI) du Val-de-Marne, Clémence Guetté.
Interrogée lors du compte rendu du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a relativisé ces propos. Guillaume Kasbarian « a félicité son homologue et ça s’arrête là », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il ne faut y avoir « aucune convergence » avec le gouvernement français, « il n’y a pas de surinterprétation à faire ». « Elon Musk et le gouvernement de Donald Trump qu’il est en train de se constituer ne sont pas des inspirations pour le gouvernement », a-t-elle ajouté.
« Couper dans les dépenses inutiles »
Donald Trump a indiqué ce mardi qu’il comptait nommer Elon Musk, à la tête d’un ministère nouvellement créé de l’« efficacité gouvernementale », conjointement avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy.
« Ensemble, ces deux Américains formidables traceront le chemin pour mon administration afin de démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales », a déclaré le président élu dans un communiqué, assurant que ces deux alliés de sa campagne allaient « envoyer des ondes de choc dans le système ».
Il l’a même comparé au « Projet Manhattan de notre temps », du nom du programme de recherche et développement américain pendant la Seconde Guerre mondiale pour créer la bombe atomique. Cela fait des semaines que Donald Trump annonce que le patron de Tesla, SpaceX et X, qui a investi plus de 100 millions de dollars dans sa campagne, allait être chargé d’une mission sur l’efficacité du gouvernement fédéral.