Pas de condamnation en vue pour la cheffe de file écologiste. Aucune peine n’a été requise à l’encontre de la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier qui comparaissait vendredi à Narbonne, après des plaintes pour diffamation de deux viticulteurs de l’Aude.
Le 12 juin 2023, Marine Tondelier et la députée écologiste Sandrine Rousseau avaient été prises à partie par des vignerons audois en colère qui voulaient les empêcher d’accéder à un domaine viticole pour rencontrer des militants.
« Je suis venue dans l’Aude apporter mon soutien aux opposants au projet de golf de Fontiers-Cabardès (…) Quand je suis descendue de voiture, j’ai vu des tracteurs qui bloquaient et des choses prêtes à brûler (…) J’ai été insultée, traitée de salope, va faire la soupe ! », a déclaré Marine Tondelier à la barre. « Sandrine Rousseau ne comprenait rien. Je lui ai dit : Ils ne veulent pas nous laisser passer chez Robert, ils ont cramé sa grange », a-t-elle ajouté.
Selon l’avocat de Marine Tondelier, Tewfik Bouzenoune, elle a dit « ils ont cramé » de façon globale. Ce « ils » voulait dire « on » et n’accusait personne en particulier, d’après lui. Cependant, cette affirmation de Marine Tondelier et la publication sur son compte Twitter (devenu X) d’une vidéo de l’altercation du 12 juin ont amené les deux viticulteurs à porter plainte.
« Le lendemain de la diffusion, on m’arrête dans la rue et on me demande : C’est toi qui as brûlé la cave ? On est face à des gens qui maîtrisent la communication. Et mon image à moi ? », a déclaré l’un des deux viticulteurs. « On m’a même traité de pyromane », a expliqué le second plaignant, qui « pense défendre une cause juste, celle de la viticulture audoise ». « Jamais je n’irai brûler la cave d’un vigneron », a-t-il ajouté.
Pour le procureur Éric Camous, qui n’a pas requis de peine, « fixer le curseur est difficile, il va déterminer ce qui peut être dit par une personne politique ». Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 29 novembre.