« Simple employé », selon ses mots, Thierry Légier, garde du corps de Jean-Marie Le Pen depuis 1992, puis de sa fille Marine, signait en toute confiance les contrats de travail qu’on lui présentait. Sans pouvoir expliquer pourquoi lui, le fidèle agent de protection, y figurait à maintes reprises comme « assistant parlementaire » de ses boss, alors élus eurodéputés, ou d’un autre cadre du Front national (FN), devenu depuis Rassemblement national (RN). « Il faut demander à Jean-Marie Le Pen », suggère-t-il benoîtement aux juges en 2018, lors de son interrogatoire de première comparution.
Le cas de l’ex-garde du corps des dirigeants du parti d’extrême droite, qui a bénéficié de nombreux contrats entre 2005 et 2012, n’est qu’un parmi bien d’autres. « D’un mois à l’autre, j’étais l’employé du FN et, le mois d’après, l’employé de (l’eurodéputée) Marie-Christine Boutonnet que j’ai croisée dans les couloirs », décrira ainsi Charles Hourcade, alors graphiste au pôle communication. « N’est-il pas risqué que Marine me prenne sur elle ? » s’enquiert sa sœur, Yann Le Pen en 2012, dans un courriel où elle évoque « les tribulations de (son) contrat » (d’assistante parlementaire).