C’est un premier résultat de taille pour la nouvelle législation européenne sur le numérique. Le réseau social TikTok a annoncé, ce lundi matin, retirer définitivement de l’UE la fonction de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.
« Nous avons obtenu le retrait définitif du programme de récompenses #TikTok Lite qui aurait pu avoir des conséquences très addictives », s’est félicité le commissaire européen au Numérique, Thierry Breton sur X. « Le temps de cerveau disponible des jeunes Européens n’est pas une monnaie d’échange pour les réseaux sociaux », a ajouté l’ancien ministre français.
« Nous cherchons toujours à engager des dialogues constructifs avec la Commission européenne et d’autres régulateurs. TikTok est ravi d’avoir trouvé une résolution à l’amiable et a désormais retiré le programme de récompenses TikTok Lite, lancé en France et en Espagne en avril, que nous avions déjà volontairement suspendu», a réagi un porte-parole de TikTok.
TikTok, propriété du groupe chinois Byte Dance, avait lancé son nouveau service controversé en France et en Espagne fin mars avant de le suspendre au sein de l’UE quelques semaines plus tard après l’ouverture d’une enquête par Bruxelles.
L’Arcom se félicite
La fonction controversée récompense les utilisateurs en échange du visionnage de vidéos ou d’autres actions comme aimer des vidéos et suivre des créateurs de contenus. Ces pièces virtuelles sont ensuite échangeables contre des cartes-cadeaux sur des sites partenaires. La Commission européenne avait alors estimé que le mécanisme posait « des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs ».
L’Arcom, l’autorité française de régulation des communications, salue de son côté, dans un communiqué, une « collaboration fructueuse » avec la Commission européenne et l’ensemble des partenaires européens.
Il s’agit d’un premier succès significatif pour la législation européenne sur les services numériques (« Digital Services ACT », DSA), dont l’objectif est de réguler les contenus en ligne en contraignant les grandes plateformes à respecter les lois et à coopérer avec les régulateurs. Selon la Commission européenne, le réseau social s’est également engagé à « ne pas lancer d’autre programme qui contournerait le retrait ».