Des centaines de suppression de trains, 150 000 voyageurs restés à quai, des galères pour trouver des solutions de substitutions… Après un week-end de départ en vacances laborieux, marqué par la grève massive des contrôleurs, un retour à la normale va avoir lieu sur le réseau ferré. Le préavis de SUD Rail prend fin ce lundi 19 février à 8 heures. De « légères perturbations » pourraient encore avoir lieu très tôt, ici ou là, mais SNCF Voyageurs dit « ne pas avoir d’inquiétude ». « Nous n’avons pas eu de remontées particulières laissant croire à un maintien de la mobilisation », ajoute-t-on chez la compagnie ferroviaire.
Et ce, malgré le préavis reconductible déposé par la CGT Cheminots. Celui-ci s’avère « très peu suivi » par le collectif national des ASCT (CNA), selon un de ses membres influents. Ces contrôleurs, rassemblés sur Facebook, ne prévoient pas non plus de repartir en grève le week-end prochain. « Le combat n’est pas fini pour autant, prévient Olivier, cofondateur du collectif. Nous discutons avec les organisations syndicales et un préavis devrait être déposé pour les vacances d’avril pour obliger la direction à répondre à nos revendications. »
Les contrôleurs, par la voix de SUD Rail, exige une revalorisation de 500 euros brut par mois de la prime de travail. La direction a prévu de commencer, début mars, une série de réunions bilatérales et de tables rondes sur la fin de carrière de la profession, pendant lesquelles sera abordée leur rémunération pour améliorer le calcul de leur pension de retraite. « Malgré nos communications et nos alertes, la direction n’a pas réagi, jusqu’au conflit. C’est à elle de nous donner satisfaction pour éviter qu’un week-end comme celui que nous avons connu se répète dans un mois et demi », met encore en garde Olivier.
Trop tôt pour connaître l’impact sur le trafic
Avant même une hypothétique nouvelle mobilisation des contrôleurs pendant les vacances de Pâques, une menace plane, déjà, sur le week-end prochain. Avec, cette fois, une grève… des aiguilleurs de SNCF Réseau, chargés d’organiser et de surveiller la circulation des trains sur les rails. SUD Rail, toujours, les appelle à débrayer ce vendredi et ce samedi. Pour le moment, il est trop tôt pour évaluer l’impact de l’éventuelle mobilisation. La CGT Cheminots, discrète jusque-là, n’a pas encore formellement appelé ses troupes à s’engager dans le conflit. Tout comme les deux autres syndicats représentatifs (Unsa Ferroviaire et CFDT Cheminots).
Cela n’empêche pas SUD Rail, seul, de poursuivre sa stratégie d’attiser plusieurs fronts, après les techniciens de maintenance mi-janvier et les contrôleurs, donc, ce week-end. À l’issue des négociations annuelles obligatoires (NAO) jugées insuffisantes en fin d’année dernière (4,6 % de hausse moyenne, dont 1,8 % d’augmentation générale), le syndicat souhaite « mettre la pression » sur la direction pour rouvrir des discussions. « Nous disons depuis le départ qu’il est nécessaire de se remettre autour de la table, lance un responsable syndical. Les autres organisations ont refusé de mener un mouvement unitaire, il ne faut donc pas s’étonner que des conflits corporatistes apparaissent. » Et des perturbations pour les voyageurs avec.
